Le chef de l’Etat algérien Abdelaziz Bouteflika a procédé à la dissolution il y a plusieurs jours du Département du renseignement et de la sécurité (DRS) et mis sur pied un nouvel organisme, le Département de surveillance et de sécurité (DSS), qui obéit directement aux ordres de la présidence, d’après des sources proches des services de sécurité.
Une mesure visant à réduire l’influence de l’armée
Cette décision est amplement considérée comme une nouvelle décision en visant à réduire l’influence de l’armée dans la vie politique algérienne et de réorganiser l’appareil du renseignement.
En septembre passé, le président Bouteflika avait changé le patron du DRS, le général Mohamed Mediène, appelé « Toufik », placé à ce poste depuis le début des années 1990. Ce dernier a été remplacé par le général Athmane Tartag, spécialiste de la lutte contre les groupes armés et conseiller spécial de la présidence.
D’après les analystes, Mohamed Mediène jouait depuis plusieurs années un rôle de « faiseur de rois » en cherchant à changer, en cachette, les choix politiques du régime.
Une mesure qui permettra à la police de devenir un organe des renseignements
Le verdict consistant à dissoudre le DRS « va donner la possibilité de privilégier le renseignement algérien qui quittera le stade de ‘police secrète’ pour passer à celui d’une agence de renseignement plus en capable de s’adapter aux passages en cours dans la région et en Algérie », a expliqué Arslan Chikhaoui, expert sur les questions de sécurité à Reuters.
Dorénavant, le ministère de la Défense ne va plus superviser le service de renseignement. « L’ère des ‘faiseurs de rois’ est publiquement finie maintenant », a jugé un membre phare du parti au pouvoir, le Front de libération nationale (FLN).
Les modifications dans le carré l’appareil étatique sont très surveillées en Algérie, qui est un collaborateur indispensable des Occidentaux en vue de luuter contre l’islamisme armé.
Agé de 78 ans, Abdelaziz Bouteflika a remporté les élections présidentielles pour la quatrième en avril 2014 mais il est quelquefois apparu en public depuis qu’il avait fait l’objet d’une attaque cérébrale, une attaque qu’il avait aussi subi en 2013, nourrissant les rumeurs sur sa capacité à demeurer au pouvoir jusqu’à la fin de son mandat, qui s’arrêtera en 2019.