En vue de sortir le pays de la crise par laquelle elle passe, un gouvernement d’union national devait être formé sur demande de la communauté internationale. Mais cette opération a connu un autre échec ce lundi suite au rejet de ce gouvernement d’union nationale créé il y a une semaine sous la pression de la communauté internationale.
Le Parlement accepté internationalement n’a pas voulu donner sa confiance à ce gouvernement formé de 32 ministres qui doivent représenter les différentes régions du pays confronté à un chaos depuis la fin de la rébellion qui avait occasionné la chute du régime de Mouammar Kadhafi fin 2011.
« Sur les 104 députés présents aujourd’hui, 89 ont dit non », a déclaré Ali al-Gaydi à l’AFP à la fin de la séance à Tobrouk (est). Ils ont « refusé ce gouvernement à cause du nombre des ministres » jugé trop important, a souligné son collègue el-Salhine Abdelnabi.
Flexibilité possible du Parlement
Un changement du Parlement est possible puisqu’il a « donné 10 jours pour que qu’un nouveau gouvernement soit formé avec moins de ministres », d’après Fathi Abdelkarim, un responsable présent à Tobrouk.
Un vote réel est décisif pour que ce gouvernement conduit par l’homme d’affaires originaire de Tripoli Fayez el-Sarraj entre en fonction. Il doit faire l’objet d’une étape décisive dans la mise en œuvre de l’accord politique signé en décembre à Skhirat (Maroc) sous l’auspice de l’ONU.
La communauté internationale repose ses espoirs sur ce gouvernement pour faire face à la menace grandissante du groupe Etat islamique (EI), enraciné dans le nord du pays, et l’affluence de migrants en Europe via la Libye.
Trois gouvernements
Le pays compte aujourd’hui trois autorités à savoir : le gouvernement reconnu par la communauté internationale dont le siège est à Baïda et qui gère une partie de l’est; celui de « salut national » qui contrôle la capitale Tripoli et des régions de l’ouest, soutenu par les milices dont certaines islamistes.